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11 janvier 2021 à 23:00

Retour dans le passé à la découverte du feu

Depuis le mois de mars dernier, on a largement pris l’habitude des changements de situation, des modifications de direction, et autres certitudes toutes plus incertaines les unes que les autres !

Et bien ce samedi 9 janvier, on n’a pas hésité à suivre cette même logique. La randonnée pédestre ou raquettes selon le terrain ou la météo du jour depuis St Symphorien de Mahunt nous a, là-aussi, joué des tours ! L’idée était que s’il n’y avait pas de neige, on randonne tranquillement avec nos godasses, et si la neige était de la partie, on accrocherait nos raquettes à cette même paire de grolles !

Mais voilà voilà, finalement, la veille, on s’est dit qu’il était mieux d’aller à Lalouvesc, dans la neige… sans les raquettes ! à rien n’y comprendre !

Rendez-vous est donc pris à quelques foulées à l’ouest du centre-ville, dans une petite bicoque d’un charmant lotissement. L’accueil y est chaleureux et convivial, le café fumant était prêt, le chat miaulant à l’étage mécontent que sa tranquillité soit perturbée par une troupe de braillards débarquant d’on ne sait où !

10h30, tout le monde dans les voitures. On monte jusqu’au Rouvey, à quelques tour de roues de là. Les fôrets et les plaines sont d’un blanc immaculé. Les éoliennes tournent. Les arbres se sont revêtus d’une robe blanche et persistante depuis plusieurs jours. La température est de -6°C.

On teste l’épaisseur de neige dans le champ voisin. 10 à 15cm. Pas mieux. Mais une belle neige ne laissant apparaitre que le haut des herbes et des tiges les plus résistantes. Les raquettes sont inutiles. On randonnera dans la neige, avec nos simples godasses !!!

La petite fraicheur nous incite à nous équiper des anoraks, gants et bonnets. Et c’est parti. Poussés par le souffle des éoliennes, nous nous engageons dans la forêt à la recherche du yéti. Sur un chemin d’abord forestier sur quelques 1500m, l’autochtone du coin nous fait bifurquer sur un semblant de sentier que lui seul en connait le tracé. Il suit la crête d’un mont, tantôt ascendant, tantôt descendant, passant par le suc de Beauplot jusqu’à une clairière où pas moins de 5 directions sont envisageables d’après notre carte. Et c’est justement dans la sixième que notre chef de file nous fera prendre. Autant dire qu’on ne l’a pas lâché d’une semelle !  Heureusement que sa veste verte est un bon repère au milieu de ce tableau blanc, sachant que nous nous égarions de l’itinéraire en crête plutôt simple jusque-là.

Au suc des Aulanières, on prend plein Est. 400m plus bas, l’homme du pays retrouvant ses origines néandertaliennes, se met à courir dans tous les sens, grognant de temps à autres, fier comme un ours, en cherchant du bois sec et quelques brins de pailles. Saucisses dans le sac, il s’est mis dans l’idée de les faire cuire en plein milieu des bois. Tel l’homme des cavernes, il a fait un trou dans la neige jusqu’à trouver la terre ferme, a soigneusement ordonné sa récolte, a sorti sa caisse à outils et le tas de bois et de paille s’est mis à fumer. Pendant ce temps, un petit thé chaud au miel agrémenté d’un arôme à base de canne à sucre nous est servi… et pendant ce temps, ça fume… et ça fume… et ça fume encore …. Sentant le bipède en difficulté, l’une d’entre nous tente d’activer le foyer avec une branche de sapin. Mais pas de feu ! Les plus connaisseurs du groupe ont diagnostiqué une humidité trop importante… Quels génies !!!

Mais rester sur place par ces températures négatives à tendance à nous faire sautiller. Malgré une vue splendide qui s’offre face à nous sur le Chirat Blanc et le suc des vents initialement prévu pour cette journée, mais surtout faute de feu et de saucisses cuites, nous poursuivrons notre chemin pour un retour sur le Rouvey.

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