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15 janvier 2018 à 22:22

Le Moucherotte, pendant que le repas du réveillon mijote

Bon, certes, le passage de la nouvelle année est déjà bien digéré, mais il parait que nous avons jusqu'au 31 janvier pour présenter ses voeux, alors pourquoi pas pour écrire l'article de la sortie du 31 décembre ? Justement, avant de passer aux choses sérieuses, j'en profite pour vous souhaiter une très belle année 2018. Qu'elle soit remplie de belles émotions, mais également de petites crampes, signe que vous aurez fait travailler vos muscles, et, si possible, dans des paysages paradisiaques que vos capitaines de sortie s'échinent à vous dégoter.

Bon, revenons en à ce fameux Moucherotte. Pas de Sylvestre pour nous accompagner pour sa sacro-sainte fête, mais, pour vous contredire en imaginant à voix haute que ça va être encore une sortie entre Damien, nous avons réussi à exploser les scores de participants avec 5 courageux n'ayant pas peur de laisser des forces en vue de la longue nuit qui devrait s'en suivre. Donc, en plus des deux Damien, 3 compères se sont prêter au jeu. Ils ne font pas partis des effectifs ASN, et ne sont même pas Ardéchois. C'est donc Marie Charlotte, marseillaise pure sucre qui ne connait le blanc qu'au travers de l'écume  des vagues percutant les rochers du Château d'If, Florence qui fait les aller/retour entre l'Ain et Nancy, dopée à la bergamote et Pascal de l'Ain, sapeur pompier professionnel ex-collègue de Damien, dont la légende dit qu'il serait son client le plus fidèle à forcer de teste la résistance de tous les os de son corps. Nous voilà donc bien paré avec 2 pompiers, 2 prof et....  ben moi en fait. Ah, j'ai oublié le chien de Florence et Pascal, qui servira de tire-fesse toute la journée à son maître.

Départ donc très tôt pour cette dernière journée de l'année, alors que le soleil est encore bien emmitouflé sous la couette. Un café traditionnel et pis s'en va. La journée s'annonce rayonnante, une des rares des vacances de Noël. Nous traversons la Vallée du Rhône sous un épais brouillard qui ne laisse pas présager une cure de vitamine D pour aujourd'hui. Direction le Vercors, avec pour objectif le Moucherotte, sommet bien connu du Vercors, et surtout des grenoblois à qui il offre l'antenne relais. Rien de bien compliqué toutefois, ce qui fera bien l'affaire pour enchainer avec la soirée de réveillon.

Nous retrouvons Florence et Pascal dans un bistrot de Lans en Vercors, qui sont là depuis quelques jours déjà. Les pluies diluviennes des derniers jours ont fait beaucoup de mal à la couche de neige. Mais il en reste suffisamment sur les hauteurs pour s'amuser un peu. Nous reprenons la voiture pour prendre le départ de la station de ski. Nous nous équipons rapidement, impatients d'en découdre. Les pompiers ont prévu les ARVA (Appareil de Recherche de Victimes en Avalanche) par simple  précaution. Rien de trop méchant prévu pour cette balade.

Pour s'échauffer tranquillement, nous longeons le bas des pistes de la petite station familiale. Pas encore trop de monde sur les planches. Cependant, beaucoup de raquettistes vont dans la même direction que nous. Nous ne serons pas seul sur les traces en cette dernière journée de l'année, qu'on  se le dise. Le profil s'élève doucement. Pascal,  tracté par son compagnon avance tambour battant. Florence le suit bon train, sans assistance. Damien complète le trio. C'est un peu plus compliqué pour Marie Charlotte qui n'a pas trop l'habitude du relief, de l'altitude, et peut être de l'effort aussi. L'élastique se tend rapidement. J'essaie de faire le tampon entre tous. Damien commence à se gratter la tête en regardant la carte, mais pas de soucis, nous semblons sur le bon chemin

Nous sommes également sur un parcours raquettes nommé Les Ramées. Cela tombe bien, nous sommes censés passer à  proximité de la Croix des Ramées. A un carrefour, Pascal continue de suivre le balisage bille en tête en suivant le balisage à droite. Le soleil est bien présent et chacun s'arrête à tour de rôle pour enlever une couche. Nous sommes sur un sentier plus étroit et à flanc de montagne. Un panneau attention falaise nous indique qu'il ne faut peut être pas trop serrer à droite. Nous en profitons pour nous amuser avec Damien de l'inquiétude naissante de Marie Charlotte. En haut, le cumul d'un départ un peu rapide et des émotions déjà bien palpables depuis le début, Marie Charlotte a besoin de sucre sous peine de virer de l'oeil. Une pomme pote avalée, et nous voilà repartis tranquillement. Nous passons devant la cabane des Ramées, et nous apercevons que nous n'avons pas pris l'itinéraire initial. Pas de problème, il s'agit d'une petite variante pas bien méchante. 

Nous sortons à ce moment là des traces de nos prédécesseurs. Mais la neige est assez dure et bien portante. La vue commence bien à se dégager à 360 ° permettant de couvrir du regard le Pic de l'Etendard, l'Oisans, le Mont Aiguille, le Grand Veymont, nos chers Mezenc et Gerbier de Jonc, Pierre sur Haute dans le Forez, le Pilat, le Grand Colombier chez Florence et Pascal... Bref, une belle lecture de paysages. Devant nous, la Roche Saint Michel se dresse. Ce n'est pas encore l'objectif du jour, qui se dévoile juste derrière. Une traversée à flanc et en dévers permet de prendre la direction du sommet et de retrouver l'itinéraire initial prévu. De belles congères se dressent sur lesquelles nous marchons sur le faite.

Les compagnons de l'Ain sont toujours en tête et font régulièrement des pauses pour nous attendre. Damien a pris le relais pour veiller sur Marie Charlotte qui n'a visiblement pas perdue sa logorrhée verbale qui la caractérise ; je l'entends quelques centaines de mètres devant. Nous arrivons sous le sommet. Un dernier coup de cul assez raide pour y parvenir. C'est le moment de tester les cales de montée. Nous atteignons le relais hertzien et c'est la claque visuelle. Nous dominons le bassin grenoblois et surtout toutes les montagnes environnantes jusqu'au cher Mont Blanc pile en face de nous. Chacun dégaine son appareil pour immortaliser le moment.

Le soleil commence à se voiler. Le vent, froid, ne donne pas envie de casser la croute dans les parages. Nous apercevons un refuge dans une cuvette sous le sommet qui nous parait être la halte parfaite. Nous y descendons droit devant. L'intérieur semble déjà occupé. Après moult tergiversations avec cette bise qui persiste,  nous décidons de planter le campement sur des rochers derrières le refuge. Saint Sylvestre oblige, je sors du sac un petit blanc moelleux pour fêter ces derniers instants 2017 en bonne compagnie. Damien, fidèle à lui même; a prévu le coup de rouge. Faudrait pas être bourré avant la soirée quand même.

Nous ne nous éternisons pas trop longtemps, rattrapé par l'air frisquet qui nous chatouille. Mauvaise nouvelle, nous sommes descendus un peu bas. Il va falloir remonter un peu pour reprendre le sentier à flanc que nous suivrons cette fois ci. Nous croisons beaucoup de monde qui semble projeter le même objectif que nous. Arrivés à un carrefour, nous faisons un point sur la carte. Nous savons pertinemment que le chemin de l'aller est tout droit. Mais nous sentons bien avec Damien qu'il y a un coup à jouer histoire de mettre un peu de piment. Effectivement, une sente est dessinée sur la carte. Pascal indique que ce genre de chemin est difficile à trouver l'été, alors l'hiver ? Le reste des troupes ne semble pas trop inspiré. Mais nous le sentons bien, et ne laissons pas trop le choix à vrai dire. Et nous voici à descendre une superbe sente, beaucoup moins fréquentée, avec une neige plus agréable, et surtout, dans un environnement beaucoup plus sauvage.

Quelques points sur la carte par ci par là, mais pas de soucis, nous sommes bien sur la bonne route, et ne manquons pas de retrouver l'itinéraire du départ plus bas. Nous terminons tranquillement la balade en coupant quelques virages histoire de s'enfoncer un peu. Nous regagnons à nouveau le bas de pistes, ou la queue pour prendre le tire-fesse rappelle quelques extraits des Bronzés. Nous retrouvons les voitures, et un grand dilemme se pose. Avons nous le temps d'aller boire un coup au bistro du village ? Allez, c'est pas nous qui préparons la soirée, j'ai laissé les clés de la maison. Et on va pas terminer l'année sur une note d'inachevé. Damien en profite pour me montrer la maison récemment acquise par un membre de sa famille que nous pourrons peut être quémander pour de nouveaux objectifs.

C'est ainsi que se termine cette dernière journée de l'année. Pour ceux qui hésitent, vous voyez, nous avons emmener du monde, et surtout ramener en entier. On fait pas que des trucs de barbares, et il faut oser franchir le pas et se joindre à nous. Il ne m'en fallait pas beaucoup plus, des problèmes digestifs m'ont bien tourbillonner toute la journée. Je crois que je ne suis définitivement pas fait pour le topinambour. Néanmoins, belle petite balade dominicale avec à la clé un sommet au panorama exceptionnel à ajouter à notre collection. Nous nous quittons avec le souhait de vite se retrouver en 2018 pour de nouvelles aventures ponctuée d’anecdotes pour continuer à vous distraire. Nous nous séparons pour une longue nuit en perspective. Mais cela n'aura pas entamer les batteries. La soirée se fera à chanter à tu tête pour les uns jusqu'au petit matin, et à festoyer et jouer jusqu'au bout de la nuit pour les autres.

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